SensationS ON AURA TOUT VU exposition Cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais
11 juin – 31 décembre 2014
PE 2011 Plastron en estampes de plumes de laiton argente rehausse de cristal Body Lycra
Mené en étroite collaboration avec Livia Stoianova et Yassen Samouilov, créateurs de la maison de
Couture on aura tout vu, ce projet vise à renouveler l’approche de la création de mode, entendue comme « fabrique de sensations ».Après l’exposition Plein les yeux !, le spectacle dont il sera ici question embrasse donc tous les sens, dans une évocation poétique de différentes émotions et sensations, fruit de l’imagination débordante du duo
iconoclaste. L’exposition s’articule autour de 7 grandes familles de sensations convoquées dans les créations d’on aura tout vu et issues des différentes collections produites de 2003 à 2014. Elles forment autant de petits théâtres autonomes, à découvrir au fil d’un parcours de l’expérimentation.
Lydia Kamitsis,
Commissaire de l’exposition Historienne de la mode, auteur et curateur indépendant
On aura tout vu – Sensations paradoxales
Exposer on aura tout vu est un choix enthousiasmant. Cette maison de Couture parisienne assume un univers créatif audacieux, dans lequel la Cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais découvre une multitude de propositions artistiques et vestimentaires qui font écho à l’un des rôles fondamentaux des musées : élargir le regard des visiteurs, proposer des partis pris esthétiques et culturels alternatifs. Dans un contexte créatif et industriel fragilisé par la crise économique et un rééquilibrage des influences culturelles à l’échelle mondiale, on aura tout vu est une maison de Couture qui a trouvé sa place en proposant un regard poétique et spectaculaire, critique et ironique sur notre société contemporaine. Esthétiquement, on aura tout vu est toujours en équilibre instable entre un ancrage solide dans la tradition de savoir-faire qu’elle maîtrise et des partis pris esthétiques facilement outranciers. La maison aime cultiver l’art de bousculer les codes du bon goût. On retrouve là une certaine résonance avec l’esthétique de la dentelle de Calais, à qui l’amour et le désamour cycliques font jouer un numéro d’équilibriste entre profusion et discrétion. Son amour pour la dentelle, on aura tout vu l’a toujours manifesté. Dès ses premières collections, la maison lui fait une place de choix dans ses créations, l’utilisant comme une étoffe structurant le vêtement, donnant forme à des vestes, des leggings, de fins caracos. Cette fidélité à la dentelle est peu fréquente, bien que son emploi se soit développé à la faveur d’un récent retour en grâce. Si la dentelle est une étoffe très présente dans les créations de ce collectif, c’est bien l’ensemble des gestes techniques les plus complexes de l’art de la couture qu’on aura tout vu s’efforce d’exploiter. Cette curiosité, cette générosité et virtuosité s’accompagnent d’autant de libertés plastiques, de profusion de formes et de techniques qui caractérisent cette maison. on aura tout vu s’est donc forgé une identité généreuse qui a séduit la Cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais, mais aussi les dentelliers de Calais. Le temps de la collection couture automne-hiver 2014-2015, tous se sont portés volontaires pour jouer le jeu de la collaboration entre les couturiers, notre musée et la filière de production. Au sein de l’exposition et de cet ouvrage, l’historienne de la mode Lydia Kamitsis nous propose de regarder le travail des créateurs de la maison on aura tout vu (Livia Stoianova, Yassen Samouilov et André de Sà Pessoa, décédé en 2005) sous l’angle du plaisir et des sensations. La délectation, le sensoriel, sont des notions rarement assumées avec autant de fougue que celle d’on aura tout vu. Lydia Kamitsis démontre combien ces créateurs nous offrent une mode qui ose, qui dérange souvent, qui introduit l’énergie de la créativité populaire dans l’univers du luxe et de la couture. Avec, toujours, un regard décalé et peut-être ironique sur notre monde contemporain, leurs créations invitent à une délectation qui a parfois le goût du soufre, du sucré ou du salé. À chacun de se faire son idée.
Anne-Claire Laronde Directrice de la Cité internationale de la dentelle et de la mode
On Aura Tout Vu – Sensations paradoxales
The choice of on aura tout vu for an exhibition is certainly an exciting one. This Paris fashion house has concocted a deliberately bold creative universe, and in it the International Centre for of Lace and Fashion has discovered numerous propositions surrounding both art and clothing that clearly echo one of the museum’s fundamental roles: to broaden the visitor’s perspective and offer alternative aesthetic and cultural viewpoints. Against a backdrop of fragile creative and industrial output due to the economic crisis and a rebalancing of cultural influences worldwide, on aura tout vu is a fashion house that has truly found its own niche, a poetical, spectacular collective casting its critical, ironic gaze on contemporary society. Aesthetically speaking, on aura tout vu always walks the thinnest of tightropes between a solid grounding in the traditional know-how that they master to perfection and their aesthetic choices that border on the outrageous. They have cultivated the art of subverting the codes of good taste. In this respect they resonate somewhat with the aesthetic popularity of Calais lace, for which the age-old cycle of success alternating with disenchantment has resulted in a permanent balancing act between abundance and circumspection. The love that on aura tout vu harbours for lace has always been manifest. From their earliest collections, this material has been given pride of place, using it as a fabric to structure garments, lending shape to jackets, leggings and delicate camisoles. This loyalty to lace is uncommon, although admittedly the fabric has been used more extensively since its recent return to favour. While lace itself is prominent in on aura tout vu’s creations, the fashion house also attempts to exploit all the most complex technical gestures in the art of couture. Their technical inquisitiveness, generosity and virtuoso skills underpin the artistic liberties they take, the profusion of forms and techniques that so characterizes this fashion house. The identity on aura tout vu has successfully forged appealed not only to the International Centre for Fashion and Lace, but also to the Calais lacemakers. Throughout the 2014-2015 Autumn-Winter couture collection, collaboration was the name of the game and everyone concerned made a strong contribution to the partnership between the couturiers, our museum and the lace producers. In the exhibition and in this book, fashion historian Lydia Kamitsis offers up the work of on aura tout vu (Livia Stoianova, Yassen Samouilov and André de Sà Pessoa, who passed away in 2005), with the emphasis firmly on pleasure and sensations. Delectation and sensory indulgence have rarely been addressed with such ardour. Lydia Kamitsis shows just how daring fashion can be in the hands of these creators; a fashion that often disturbs, a fashion that injects the energy of primary creativity into the universe of luxury and haute couture. They always offer an idiosyncratic insight and, perhaps, an ironic take on our contemporary world, inviting us to savour creations that may have a bitter, sweet or salty flavour. Taste them and see.
Anne-Claire Laronde Director of the International Centre for Lace and Fashion
Informations pratiques
Cité internationale de la dentelle et de la mode 135 quai du Commerce – 62100 Calais tél : + 33 (0)3 21 00 42 30 cite-
Suivez l’exposition sur :
http://sensationsonauratoutvu.wordpress.com